Pour le bien-être animal
Pour le bien-être animal

Réforme des poules pondeuses

La période de réforme des poules pondeuses est arrivée !

Les poules sont « réformées » pour pouvoir nettoyer le poulailler. Enfin, dans mon cas, c’est pour cette raison. Dans d’autres élevages, ça peut être parce qu’elles ne pondent plus suffisamment.

Je garde mes poules environ 16 mois, la réforme des poules a donc lieu tous les 1 an 1/2.

Phase 1 – Vendre les poules vivantes

Dans un premier temps, j’essaie de vendre un maximum de poules vivantes. Elles ne sont pas vieilles (environ 20 mois) et elles pondent encore. Des amateurs peuvent les garder dans leur poulailler pour avoir de bons oeufs frais.

Les personnes intéressées doivent venir chercher les poules chez moi. Elles viennent avec leurs caisses de transport, sinon j’ai des cartons dans lesquels je fais des trous d’aération. Je les vends 4€ la poule et je fais régulièrement des ristournes pour sauver un maximum de poules 😉

Comment je les attrape ?

Poules en plein air

J’entre dans le parc des poules, je mets un peu d’aliment par terre, en général ça suffit à les attirer. Et je choisis les plus belles, les bien plumées avec une belle crête rouge et surtout les « pas trop farouches » qui se laissent attraper gentiment. Les gens sont même surpris parfois que je les attrape tranquillement sans qu’elles crient. Je m’approche, elles ne s’enfuient pas. Je ne les saisis pas par les pattes ou par les ailes. Je mets mes deux mains de chaque côté pour les empêcher de déplier leurs ailes, et je les cale contre moi. En général, elles ne disent rien. Ensuite, je les dépose calmement dans les cartons que je ferme le plus rapidement possible avant qu’elles essaient de sortir. Je les attrape deux par deux, j’ai remarqué qu’elles sont plus calmes dans mes bras quand elles sont deux.

Des poules calmes et pas farouches pour toute leur vie

En plus, par expérience, il parait que mes poules sont très familières, pas farouches du tout, et qu’une fois chez vous, elles viennent vous voir quand vous venez pour les nourrir. Ce qui n’est pas le cas avec d’autres poules apparemment. Plusieurs personnes m’ont déjà fait part de ce phénomène, et certaines reviennent prendre des poules chez moi parce qu’ « elles sont trop sympas » ! 🙂

ça me fait plaisir d’entendre ça, car j’ai toujours un pincement au coeur d’envoyer mes poulettes à l’abattoir après un an et demi de bons et loyaux services. Vous me direz : « c’est le destin d’une poule en général », mais quand même, ça m’embête. Alors j’essaie de leur trouver une autre maison qui s’occupera bien d’elles. Eh ouais, je suis une sentimentale moi. Et puis quand même, je ne fais pas de l’élevage pour les maltraiter, alors à chaque phase de leur vie, j’essaie d’optimiser leur bien-être autant que possible.

Malheureusement, en général, les gens sont plus intéressés par des poules prêtes à cuire, que par des poules à élever…

Phase 2 – Préparer les ventes de poules prêtes à cuire

J’essaie de vendre un maximum de poules vivantes, mais en général ça ne suffit pas. Cette année, j’ai 700 poules, je ne vais pas arriver à toutes les vendre vivantes. J’aimerai bien mais c’est difficile.

Alors celles qui restent vont partir à l’abattoir, je les récupère plumées, vidées et prêtes à cuire. Elles pourront être cuisinées en poule au pot, poule au blanc, poule à la crème et bien d’autres recettes !

Un mois, avant le départ du premier lot à l’abattoir, je fais un dernier prélèvement de fientes et poussières dans le poulailler pour analyse salmonelles. Cette analyse est obligatoire, l’abattoir ne prendra pas mes volailles s’il n’a pas le résultat négatif de l’analyse. Ce n’est pas compliqué à faire et l’analyse ne coûte pas très cher (enfin… 80€ quand même), et je suis tranquille.

Ensuite, 15 jours avant le premier abattage, je fais passer le mot que je vais avoir des poules à vendre, et tout y passe, c’est important,

  • bouche à oreille,
  • famille,
  • amis,
  • voisins,
  • facebook,
  • banderole au bord de la route,
  • affiches,
  • emails
  • etc…
Affiche 2017

Cette année, je fais 4 abattages de 140 poules à chaque fois (je ne peux pas en stocker plus dans mes frigos). Et tout doit partir en quelques jours ! Alors il faut bien prévoir son coup.

D’ailleurs, vous qui lisez, si vous êtes intéressés, c’est 6,50€ la poule, n’hésitez pas à me contacter en cliquant ici.

<< Voila l’affiche que j’ai fait cette année.

C’est une phase de longue haleine mais il ne faut négliger aucune piste, faire des relances et en parler au plus de personnes possibles.

Il ne faut pas en parler trop tôt non plus, sinon les gens oublient ou se trompent de date, mais suffisamment tôt quand même. Quinze jours avant la première vente me parait pas mal.

Phase 3 – L’abattoir

Je dois apporter mes poules le matin assez tôt à l’abattoir, enfin vers 8h quoi…

Il faut attraper les poules la nuit, quand elles dorment, pour que tout se passe en douceur. Sinon elles paniquent, s’envolent dans tous les sens, on n’arrive pas à les attraper, et c’est le bazar.

Comment attraper les poules facilement ?

Vers 5h du matin, je vais au poulailler, j’entre sans faire trop de bruit, j’ai masqué la lumière de ma lampe frontale pour n’avoir qu’une petite lueur, je vois suffisamment pour éviter de marcher sur les poules et elles ne voient pas assez pour me fuir. Je fais le moins de bruit possible pour éviter de les affoler.

Je dispose les caisses de transport à plusieurs endroits dans le poulailler, et je commence à les attraper… une par une… voire par deux, mais pas plus. Calmement, je les attrape à deux mains et je les dépose délicatement dans les caisses. Certaines ne disent rien, d’autres piaillent comme si on les égorgeaient ! Ce sont celles-là qui affolent toutes les autres ! C’est là que je me rends compte que c’est bien utile de leur avoir parlé toute l’année à chaque fois que je venais. Il suffit qu’elles entendent ma voix pour être rassurées et elles se calment un peu… jusqu’à ce que j’attrape la prochaine piailleuse…

L’affaire est réglée en 30 minutes en général. Je laisse les caisses dans le poulailler, je viendrais les chercher vers 7h30 avec l’aide de Yann car je ne peux pas soulever toute seule les caisses. Il y a environ 10 poules par caisse, comptez au moins 1,2kg par poule, ce qui fait 12kg + le poids de la caisse en plastique, on a facile 16-17kg, multiplié par le nombre de caisses : environ 14…. non, c’est trop pour mon dos.

Le transport : 15 minutes maxi

On installe les caisses dans la remorque, je bâche pour éviter le vent pendant le transport, et je prends la route de l’abattoir. Il est à 15 minutes en voiture, c’est rapide. A l’arrivée, je décharge (avec de l’aide, là encore) les caisses sur le quai et voila. Les poules seront abattues dans la matinée dans cet abattoir spécialisé. Je les récupère le lendemain en fin de matinée.

J’utilise des caisses de transport de poules de ce type-là, elles sont très pratiques et très solides, mais un peu lourdes à mon goût :

Phase 4 – Livraison et distribution des poules prêtes à cuire

Une fois que j’ai récupéré les poules prêtes à cuire, le marathon commence. La voiture frigo est pleine avec les poules, il faut donc en déposer une partie le plus rapidement possible chez les personnes qui en ont réservé. Ainsi on libère de la place rapidement.

Eh oui, parce qu’à la ferme, on élève du porc aussi, et il y a de la viande de porc dans les frigos. Il faut de la place pour tout le monde !

Prévoir différents circuits de commercialisation

Une partie sera vendue au marché le vendredi matin. Une autre partie à la ferme le vendredi soir. Une partie à la famille et aux amis qui ont réservé et une dernière partie aux associations de consommateurs avec qui on travaille régulièrement.

Toute cette partie a été gérée en amont ce qui permet d’être efficace, mais surtout de savoir ce qu’on va arriver à écouler.

Pas de transformation en rillettes et plats préparés cette année

Les années précédentes, on transformait en rillettes et plats préparés les poules qu’on n’avait pas réussi à vendre. Cette année, nous n’avons pas pu réserver le laboratoire de transformation pour cuisiner les poules dans un endroit agréé. Il faut donc tout vendre !

Phase 5 – Le poulailler est vide

Le poulailler est vide

Ouf ! Toutes les poules ont été vendues, le poulailler est enfin vide.

« Vacances ! » vous me direz.

Vous croyez ?

C’est vrai qu’il n’y a plus besoin de les nourrir chaque jour. Ni de ramasser les oeufs. Ni de trier et calibrer les oeufs. Ni de préparer les boites d’oeufs et les commandes. Mais…..

Il faut nettoyer le poulailler ! Et là c’est une grosse corvée qui nous attend.

Je vous en parlerais en détail dans un prochain article.

Phase 1 : le curage du poulailler